Le Jeu de la réplique culte

25 Juin 2015

Interstellar de Christopher Nolan

Bonjour à tous les rôdeurs des salles obscures. Aujourd'hui, je vais vous parler de " théorie de cordes", de " trous de vers" et d'espace-temps. Non, surtout restez avec moi. Mon propos n'est pas de me lancer dans une tentative de vulgarisation de la théorie de la Relativité d'Albert Einstein, maître de la physique quantique. D'une part, j'en serais bien incapable, et d'autre part ce n'est pas le sujet de cette chronique consacrée, faut-il le rappeler au cinéma. Enfin d'autres personnes sont bien plus qualifiées que moi pour assurer la diffusion et la vulgarisation de telles théories dont la compréhension, osons -le dire n'est pas à la portée du premier venu. Pourtant, figurez-vous que Christopher Nolan s'est vu reconnaître cette prérogative par la communauté scientifique américaine, grâce à son blockbuster "Interstellar" sorti en novembre dernier sur les écrans français.

Certes, d'aucuns, j'en fais partie, pourraient argumenter que le dernier avatar de la maison Nolan n'est pas à la hauteur du reste de son oeuvre cinématographique. En effet, le film aurait gagné en concision et dynamisme avec une demi-heure de moins. De plus, le scénario convenu et à la mode écologique n'apporte rien de vraiment nouveau dans son contenu ( la planète Terre se meurt, l'humanité inconséquente et acculée cherche une nouvelle planète ), et dans sa forme avec ce débordement de bons sentiments à la sauce "Spielberg", qui disons-le au passage, devait initialement piloter le film. Est-ce par reconnaissance ou fidélité que Nolan a conservé l'esprit du maître Spielberg pour le traitement des émotions et des valeurs présentes dans le film ? Dans ce cas précis, cela reste une erreur, car Nolan se trahit lui-même et du même coup fait un trait sur tout ce qu'il faisait l'originalité, la profondeur de ses films.

Bref, pour en revenir à nos moutons, en dépit des nombreuses critiques que le film soulève, la chose que l'on ne peut lui reprocher, outre la très grande qualité des images, est sa grande cohérence scientifique qui lui a d'ailleurs valu la reconnaissance de la communauté scientifique. Ainsi, des sites comme American Journal of Physics et Classical and Quantum Gravity ont vanté le réalisme des théories scientifiques, comme celle de la théorie des cordes et celle des trous de vers développées dans ce film. Il faut dire que Nolan a su bien s'entourer puisqu' il s'est adjoint les services de Kip Thorne pour l'écriture du scénario. Ce physicien théoricien américain, professeur à Caltech, l'institut de technologie de Californie est reconnu pour avoir publié en 1994, Trous noirs et distorsions du temps : l'héritage sulfureux d'Einstein, un livre de vulgarisation plusieurs fois primé. Le livre a été traduit en six langues. Thorne a également publié plus de 150 articles dans des journaux scolaires (source Wikipédia). Quant à Jonathan Nolan, frère du réalisateur et co-scénariste, il s'est totalement immergé dans la littérature de Carl Sagan, astronaute et scientifique américain connu pour ses oeuvres de vulgarisation scientifique pour écrire le scénario de "Interstellar". En outre d'un point de vue technique, Chrisopher Nolan a mis un soin tout particulier à rendre son film le plus vraisemblable possible en faisant appel à l'astronaute américaine Marsha Ivins qui a participé à cinq expéditions vers la station spatiale soviétique MIR.

Ainsi, malgré quelques petites entorses aux lois de la physique selon Einstein liées à la cohérence de l'histoire comme le fait de faire passer un vaisseau spatial par un trou de vers (voir l' article de Science et Vie à ce sujet), les scientifiques encouragent " les professeurs de physique à montrer ce film dans leurs classes afin de transmettre à leurs élèves les idées de la relativité générale [théorisée par Albert Einstein]. " comme le déclare le docteur David Jackson, interrogé par la BBC britannique.

Et en cela, "Interstellar" sonne comme une consécration pour Christopher Nolan qui inscrira son film dans la lignée de Contact de Robert Zemeckis et de 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick.

Passons à un sujet plus terre à terre avec la réplique suivante :

- "Je suis navré madame, votre fils fabrique de faux chèques.
- Ah ! très bien... Je travaille à mi-temps à l’église... Dites moi combien il vous doit, je vais vous rembourser.
- Jusque là, à peu près un million trois cent mille dollars."

....qui n'a pas suscité l'inspiration des habitués cinèphiles de Khemnisblog. Il s'agissait de " Arrête-moi si tu peux " un film de Steven Spielberg (encore lui) projeté sur les écrans français en 2002. Cette histoire s'inspire très librement de la vie mouvementée de Frank Abagnale, célèbre faussaire qui a l'âge de 16 ans falsifia des chèques et voyagea aux frais de la Pan American World Airways. Il bourlingua ainsi à travers 26 pays avant d'avoir atteint l'âge de 19 ans. On retrouve dans les rôles titre Leonardo DiCaprio qui endosse le costume de Franck et Tom Hanks qui incarne quant à lui l'agent de la CIA chargé de l'arrêter. Une belle comédie américaine sur le thème du gendarme et du voleur.

Voici la nouvelle réplique qui j'espère vous inspirera plus. Petit indice, le film que vous devez trouver porte sur le monde de la danse.

"J’ai fait un rêve fou, cette nuit. Une fille se transformait en cygne. Seul l’amour pouvait rompre le sortilège mais son prince en aimait une autre... et elle se tuait."

A très bientôt !